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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

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Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

21/12/2014

A Walk Among The Tombstones (2014)


Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé qui travaille en marge de la loi. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… S’aventurant entre le bien et le mal, Scudder va traquer les monstres qui ont commis ces crimes atroces jusque dans les plus effroyables bas-fonds de New York, espérant les trouver avant qu’ils ne frappent à nouveau…












Entre deux ''Takenneries'' et après un Non-Stop ou il fracasse également du méchant, Liam Neeson s'offre une petite pause avec Ballade entre les tombes, adaptation du roman noir du prolifique Lawrence Block. Même si le parallèle avec le reste de sa filmo est très tentant -et très facile- Neeson réussit tout de même à surprendre agréablement avec ce thriller ''à l'ancienne'' extrêmement bien torché mais surtout, pour changer, très bien écrit. 

Ballade entre les tombes commence comme tout bon Liam Neeson movie par La scène Badass, histoire qu'on sache d'emblée à qui on a affaire: Le flic New Yorkais Matt Scudder entre dans son bar préféré et ne demande rien de plus qu'on lui foute la paix. C'était sans compter l'intrusion de deux malfrats qui braquent le bar, tuent le barman et se tirent en trombe. Scudder, qui ne peut tolérer ce mépris envers la loi, la vie humaine et surtout envers la sacralité de sa pause café, les prend en chasse et les descend en toute légitime défonce. Dès lors se profilent à l'esprit les pires craintes quant au reste du métrage et au spectateur gavé des thrillers de studios produits à la chaîne de revoir ses attentes à la baisse. Pourtant, cette scène, qui reviendra à plusieurs reprises au fil de l'histoire, constitue justement le premier tour de force du néophyte Scott Franck: Raconter sa propre histoire en utilisant les clichés habituels via de petits détails sans grande importance mais qui en disent long comme ces deux tapes dédaigneuses de Scudder pour réclamer sa commande, ses deux shots de whisky avec le café, la façon de trébucher de son siège et la difficulté de dégainer en pleine fusillade... En dix minutes, tout le background du personnage de Neeson est dressé. Cette économie de moyens pour en dire plus sera une constante et l'une des nombreuses qualités du film.

Scott Frank n'a clairement pas pour ambition de transcender le genre. Au contraire sa démarche s'inscrit dans l'hommage à peine voilé à un certain genre, celui du polar 90's aussi classieux dans la forme que dans le fond et au traitement résolument adulte. On pense souvent à Jonathan Demme et son Silence des agneaux pour l'ambiance tendue à l'extrême mais aussi à John Dahl et Sydney Pollack pour leur approche jazzy du polar. Franck n'a clairement pas les mêmes qualités techniques que ces références, mais il embrasse à bras le corps son parti pris sans se démonter et avec une constance qui force le respect. Si Ballade entre les tombes accumule la palanquée de clichés propres au film noir -plans de nuit, héros lessivé, sombre passé, quête de rédemption...- l'essentiel est ailleurs, dans le refus de tout sensationnalisme et d'arriver à imposer son propre rythme au métrage. Ballade entre les tombes est avant un film d'atmosphère qui ne s'intéresse pas plus à son intrigue -somme toute assez conventionnelle- mais à l'évolution de ses personnages. Très prenant, souvent hypnotisant, le métrage peut aussi en déstabiliser beaucoup, justement par cette volonté de l'exfolier de toute forme de tape à l’œil, de montages épileptiques ou de voitures qui pètent. 

Loin de ses actionners bourrins ou il est entrain de se faire éhontément typecaster -mais qui délivrent 100% de plaisir coupable aux amateurs du genre- Liam Neeson est comme d'habitude imposant de charisme et d'assurance. Un peu comme Clint Eastwood, il arriverait à être Badass rien qu'en récitant sa liste de courses. Le choix de le caster pour le rôle de Matt Scudder pourrait être perçu comme une arme à double tranchant du fait de la frustration qu'il sucite en ne pétant pas plus de gueules que ça. Tout en retenue, sa prestation dans Ballade entre les tombes est pourtant assurément le point fort du film ou il apporte suffisamment de vulnérabilité pour engendrer l'empathie mais aussi assez de tranchant pour qu'on sente bien qu'il ne faut pas trop l'emmerder non plus. Scott Franck a bien su en tirer profit notamment en privilégiant la suggestion à l'action -voir cette scène où Scudder, désarmé, persuade un suspect de jeter son couteau sans quoi il le lui reprendrait aisément et le lui foutrait à la gorge sans un battement de cil-. Un exemple parmi beaucoup d'autre de la manière intelligente du réalisateur à induire une tension palpable avec peu de moyens. Le script -et aussi le livre- ont cela de particulier qu'ils placent la trame en équilibre incertain ou la limite entre bons et méchants est très floue -les victimes sont de fait des barons de la drogue, les méchants sont des stup's ascendants serial killers XXL- renforçant ainsi le climat sombre qui règne et qui culminera dans un final en apothéose, sanglant et sans trop de morale.  Un traitement résolument adulte qui fait plaisir à voir. 

Ballade entre les tombes se profile donc comme un thriller certes classique mais extrêmement réussi. Grâce à sa réalisation soignée, son casting solide et son ambiance feutrée et jazz, il se laisse déguster comme un bon verre de scotch un soir d'hiver. Et par les temps qui courent, en butte aux diktats des productions stéréotypées et formatées à mort, le film de Scott Franck est non seulement un bon film mais aussi un putain d'acte de résistance. 

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