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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

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Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

14/11/2014

Return Of The Living Dead (1984)

Deux employés d'un entrepôt de fournitures médicales libèrent accidentellement un gaz toxique d'un conteneur militaire stocké dans la cave depuis la fin des années soixante et censé ramener les morts à la vie. Le produit ayant également réanimé un mort dans la chambre froide du bâtiment, ils utilisent l'incinérateur du crématorium du cimetière voisin pour se débarrasser du mort-vivant…

Véritable artisan du cinéma fantastique ou il a roulé sa bosse pendant près de 40 ans, Dan O’Bannon signait en 1985 un petit bijou d’horreur et d’humour potache, perçu comme un bras d’honneur au monopole zombiesque de Romero. Le film contribua à rendre immédiatement les morts vivants sympathiques tout en repensant les codes du genre zombie qui depuis, court dans tous les sens, est capable de faire preuve de ruse mais surtout crie à tue-tête la réplique mythique : Brains ! Braaaaaains !!

Connu principalement pour ses talents de scénariste, O’Bannon se fait ses premières armes avec un pote de l’école de cinéma, un certain John Carpenter. Ensemble ils tournent Dark Star en 1974, bijou SF devenu un culte instantané et considéré par beaucoup comme l’ancêtre d’Alien. Qu’à cela ne tienne, O’Bannon fera aussi partie des scénaristes de ce même film puis enchainera d’autres pépites SF comme Total Recall ou Life Force. Pourtant l’homme les ambitions de l’homme se trouvent plutôt derrière la caméra sans pour autant trouver l’occasion de concrétiser son rêve. Ce sera chose faite en 85 lorsqu’on lui propose le script de ce Retour des morts-vivants, conçu à la base comme une suite directe de la nuit des morts-vivants de Romero. Ayant des scrupules à se frotter de façon aussi directe avec le maître et ayant sa propre vision de ce que devrait être le film et demande alors la permission d’en remanier le scénar’. S’il en garde les grandes lignes, O’Bannon décide de se départir grandement du modèle et de proposer une vision plus ancrée dans l’esprit 80’s et donc volontairement plus portée sur la comédie horrifique. Une idée de génie.

Le film démarre avec panneau d’avertissement : Ce film se base sur des évènements réels, les noms des villes et des personnages n’ont pas été changés. Difficile de faire plus fort dans la déconne. Exit le sérieux et la gravité des Roméros, ce Retour des Morts-Vivants sera furieusement drôle et speedé dans la plus pure tradition des comédies 80’s. A la lenteur lancinante des zombies vus jusque là, O’Bannon oppose un style effréné, des dialogues percutants, des personnages hors norme, un humour noir et radical et même un score en synthés. Une véritable bouffée d’air frais dans un genre déjà devenu balisé. C’est à partir de là que la représentation la plus fameuse du zombie agité et bouffeur de cerveaux s’est définitivement ancrée dans l’inconscient collectif. L’autre singularité du film est surement sont côté méta puisqu’il semble self aware : on se souviendra ainsi de ce clin d’œil appuyé à La nuit des morts vivants lorsque l’un des personnages principaux affirme que ce métrage est basé sur un fait divers réel qui a eu lieu pas loin.

Le retour des morts-vivants n’en oublie pas pour autant le buisines, et côté horreur nous sommes servis. Abondamment. Les zombies ont beau être drôles, ils ne sont pas là non plus pour rigoler et quand il s’agit de bouffer du bulbe rachidien, ils sont nettement moins maladroits. Ainsi, le film est super généreux en hémoglobine, en éviscérations, en décapitations et dépeçages en règle dans un jeu de massacre jouissif. Le point culminant reste sans nul doute cette attaque en masse d’un convoi d’ambulanciers et de flics par des zombies affamés et dont l’un se saisit d’une radio pour lancer au 911 : « Envoyez…Plus… de renforts ». Aussi facile que de commander des pizzas et un des nombreux exemples de l’humour féroce adopté ici. Néanmoins, sous ses airs de grosses farces, Le Retour des Morts-vivants est un film très noir, voir nihiliste. A l’instar des graffitis No Future qui parsèment les murs de la ville, il n’y a aucune lueur d’espoir qui traverse le film. Contrairement à Day Of The Dead par exemple, sorti deux ans auparavant et qui gardait foi en un avenir meilleur, O’Bannon condamne clairement ses héros notamment via un final expéditif et radical qui, s’il surprend grandement, confère encore plus de force à ce métrage décidément fou, fou, fou.

Rapidement décliné en franchise qui connaîtra quatre suites aux qualités déclinantes, ce Retour des Morts-Vivants reste le meilleur de la série et un exemple parfait de la comédie horrifique à petit budget, un créneau qui aura de beaux jours devant lui grâce à Sam Raimi où encore Peter Jackson. Pour un premier essai, c’est un coup de maître. 

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