Après des oeuvres assez conséquentes comme ''Oliver Twist '' ou ''le pianiste'', Roman Polanski revient à ses premiers amours en réalisant ce ''petit'' thriller modeste, sorte de ballade de santé pour lui après ses déboires avec la justice.
Basé sur le Best Seller de Robert Harris ''Lhomme de l'ombre'', ce thriller politique suit les investigations d'un ''nègre'', le Ghost-Writer auprès de l'ex-premier ministre britannique dont il chargé d'écrire les mémoires, après que le précédent auteur ait été mystérieusement retrouvé mort.
''The Ghost Writer'' fonctionne de façon insidieuse, il n'est pas très facile à aborder, mais se laisse prendre avec un peu de temps. Polansky y déploie tout son savoir faire coutumier avec une grande dextérité et c'est ce qui plait à l'oeil en premier lieu. Loin des gros canons tapageurs américains, sans être un film noir stéréotypé, ce thriller est élégant et froid comme un diamant, et tout aussi tranchant. En quelques touches et grâce à des décors éthérés et parfois austères, le réalisateur arrive à instaurer un climat glacé et paranoïaque dans lequel ses personnages évoluent comme des fourmis dans un vivarium.
Le scénario joue lui aussi tout en finesse. On est très proche de la trame hitchcockienne avec ses faux semblants, ses non-dits et ses secrets. Les personnages ont tous une part d'ombre y compris le héros, sur laquelle il faudra faire lumière durant l'enquête. Les éléments de l'intrigue sont discrètement distillés un peu partout, tout au long du film. Tout comme la réalisation, le scénario se refuse à toute démonstration de force gratuite, il n'est pas ici question de romans à tiroirs, nous ne sommes pas dans Usual suspects et le twist Final bien qu'inattendu n'est pas non plus fracassant. Bien sûr, certains pourraient trouver la lenteur du rythme un peu rebutante et il est vrai que le film souffre de quelques longueurs, mais c'est justement ce qui fait son charme et sa singularité.
Mais le point fort de ''the ghost Writer'' reste tout de même son cast impeccable. Pas de grands noms ici (sauf si vous considérez Ewan McGregor comme un ''grand nom") mais une pléiade d'acteurs solides et des choix plutôt inédits tel que Kim-Sex and the City- Catrall, le revenant Timothy Hutton et une guest appearance de James Belushi et le grand Elie Wallach.
Dans le rôle de l'ex premier ministre, Pierce Brosnan s'en donne à coeur joie en allusion à peine voilée à Tony Blair. Il est impeccable en politicien trouble, en pleine tourmente post Irak 2 ou il est accusé d'avoir ''sous-traité" de la torture et d'être un agent double pour le compte de la CIA. Loin de ses rôles lisses et sans consistance, il offre ici une prestation remarquable.
La palme revient bien sûr à Ewan McGregor qui est parfait en petit nègre opportuniste qui se retrouve embarqué dans une affaire qui le dépasse, ne sachant plus qui croire ni ou donner de la tête. C'est le personnage hitchcockien par excellente, l'homme tombé au mauvais endroit au mauvais moment et qui tente tant bien que mal de se sortir de son merdier.
''Ghost writer" a été multi primé aux césars 2010 dont un du meilleur réalisateur pour Polanski. Il reste un excellent exercice de style dans sa filmographie et un thriller très efficace malgré quelques longueurs.
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