Slide # 1

Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

04/11/2014

Horns (2014)

Décidément bien installé aux states, Alexandre Aja aura surtout officié sur des remakes : du coup de poing La Colline a des Yeux au moins mémorable Mirrors en passant par le très fun Piranha 3D. Il s’attaque cette fois-ci à une adaptation du célèbre livre de Joe « fils-de-Stephen-King » Hill qui condense à elle seule tout son cinéma. Pourtant, à vouloir faire le grand écart entre plusieurs genres, Horns finit surtout par se prendre très vite les pieds dans le plat.

Horns c’est surtout un pitch « dément » : un quidam accusé d’un crime qu’il n’a pas commis se réveille le lendemain d’une cuite épique avec deux cornes et la capacité de faire avouer les secrets les plus terribles à toute personnes qui les voit. Un don vachement flippant mais aussi super pratique pour mener l’enquête en vue de prouver son innocence. Joe Hill, l’auteur, avait pris cette idée à bras le corps pour la développer à petit feu sur un roman de cinq cent pages – qui soit dit en passant a ses qualités autant que ses défauts -. Keith Bunin, le scénariste, n’a pas autant de chance. D’une part parce que sa prose laisse beaucoup à désirer et d’autre part parce qu’il n’a pas autant d’espace pour développer sa trame, surtout que le support n’est pas le même. Ah, l’éternel débat livre contre adaptation ciné ! Le résultat immédiat c’est que la seule bonne idée du film s’en retrouve méchamment torchée et expédiée en deux temps trois mouvements, et comme Bunin ne propose rien d’autre – ou si peu – pour pallier ce fait, on est déjà très mal barrés. Ainsi, passées les trois premières scènes d’exposition, c’est tout le vide abyssal de ce métrage qui se profile devant nous.

Conscient peut-être de la limite de son propos, Aja semble se concentrer plus sur l’ambiance de son film qu’à son contenu. Qu’il ait fait appel à Frederick Elmes, directeur photo de David Lynch, pour soigner ses images n’est pas totalement un hasard : avec son meurtre mystérieux et non élucidé dans une bourgade rurale, ses personnages hauts en couleurs et leurs secrets inavouables, Horns rappelle beaucoup une autre œuvre culte de Lynch, Twin Peaks. Le film aurait pu alors se doubler d’un portrait au vitriol d’une société bouffée par le vice et la violence sauf qu’il se complait à multiplier les ruptures de tons et à sauter d’un genre à l’autre avec une préférence pour la romance ado teintée de fantastique. Une romance dont le premier degré plombe systématiquement tout le comique morbide issu des scènes plus décalées et ajoute un cachet young adult dont on se serait volontiers passés. Impossible dès lors d’instaurer un quelconque climat ni le minimum de suspense requis pour adhérer à l’intrigue, une intrigue tellement traitée par-dessus la jambe « qu’on en a plus rien à faire de toute façon » : il suffit juste de regarder les cornes et le tour est joué.

Lent et confus mais heureusement d’une plastique irréprochable, Horns s’enlise à mesure que le désintérêt s’installe pour de bon. Aja jette alors l’éponge et emballe un dernier tiers en totale conformité avec le cahier de charges du thriller hollywoodien, c'est-à-dire complètement artificiel, cousu de fil blanc et bien trop enclin à vouloir tout expliquer sans pour autant apporter de vraies réponses. N’oublions pas non plus un happy ending dans les règles avec en prime de la bonne grosse symbolique sur des thèmes aussi fédérateurs que la rédemption et le pardon et l’amour, le vrai, celui qui dégouline de partout. Le plus embarrassant restera surtout cette effusion de gore qui arrive trop tard, un peu comme des excuses et une façon de dire que « hé les mecs, c’est le réalisateur de Haute Tension quand même ». On n’y croit pas une seconde, justement.

Si la sauce joyeusement crétine de Piranha 3D avait si bien pris c’est parce que le film s’assumait pleinement, tout le contraire de Horns dont on se souviendra surtout pour tout ce qu’il a oublié d’être : une farce féroce, horrifique et fun. Au vu de tout le potentiel qu’il y avait, on ne peut que regretter ce non évènement. Ah, sinon Daniel Radcliff est pas trop mal dans ce film. C’est déjà ça.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire