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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

29/05/2014

Out Of The Furnace (2013)


À Braddock, une banlieue ouvrière américaine, la seule chose dont on hérite de ses parents, c'est la misère. Comme son père, Russell Baze travaille à l'usine, mais son jeune frère Rodney a préféré s'engager dans l'armée, en espérant s'en sortir mieux. Pourtant, après quatre missions difficiles en Irak, Rodney revient brisé émotionnellement et physiquement. Lorsqu'un sale coup envoie Russell en prison, son frère cadet tente de survivre en pariant aux courses et en se vendant dans des combats de boxe. Endetté jusqu'au cou, Rodney se retrouve mêlé aux activités douteuses d'Harlan DeGroat un caïd local sociopathe et vicieux. Peu après la libération de Russell, Rodney disparaît. Pour tenter de le sauver, Russell va devoir affronter DeGroat et sa bande. Il n'a pas peur. Il sait quoi faire. Et il va le faire, par amour pour son frère, pour sa famille, parce que c'est juste. Et tant pis si cela peut lui coûter la vie...



Avec son ''Crazy Heart'' sorti de nulle part, drame à forte teneur Americana, Scott Cooper avait attiré l'attention de la critique et du public, offrant au passage un Oscar à un parfait Jeff Bridges dans le rôle titre. Le mérite du film avait été surtout de brasser avec brio une palanquée de clichés usés jusqu'à la corde mais en arrivant à y insuffler une sensibilité de cinéaste et un charme indéniable qui ne trompait pas. Son deuxième long ''Les Brasiers de la Colère'' était donc attendu avec une certaine impatience, et même si l'exploit n'est pas totalement réitéré, le film recèle bien des qualités et atteste de la place à part que se taille le prometteur Cooper.

Les Brasiers de la Colère évolue en terrain familier, celui de l'Amérique profonde, sans fards ni artifices, faisant ainsi un parallèle évident entre son prédécesseur: Tout comme Jeff Bridges/Crazy heart, cette Amérique est fêlée, en panne et lutte pour se maintenir à flots. Scott prend son temps pour balader sa caméra d'abord dans ses décors, la ville de Braddock, ses hauts fourneaux et sa zone industrielle dont la plus part des fabriques tournent au ralenti, quand elle ne sont pas purement et simplement à l'arrêt, comme pour mieux nous imprégner de la détresse de ses habitants ou mieux nous préparer au drame qui va suivre. D'ailleurs, ça ne tarde pas: il s'applique en deux trois scènes à précipiter le spectateur dans la dure réalité de ses personnages, le temps d'une combat à mains nues dans un Driv-In la nuit, organisé par des un caïd local chelou. Les apparences peuvent êtres moches, mais ce qu'elles cachent est encore pire. 

Scott Cooper ne se presse pas et prend son temps pour donner tout l'espace nécessaire à ses personnages. Il sait tout comme nous que son casting est de l'or en barres et décide donc d'en tirer le meilleur. C'est d'ailleurs là que le film commence à flancher légèrement, à trop vouloir laisser libre cours à ses acteurs, il dévie très souvent de sa trame d'origine au profit de sous intrigues sans réelle valeur ajoutée si ce n'est au niveau du Pathos -l'histoire d'amour contrariée entre Zoe Saldana et Christian Bale en est un bel exemple-. Dès lors, le film se profile plus comme un film d'acteurs qui s'appuie principalement sur ceux-ci et pendant une bonne partie du film, on s'en accommode très bien. Evidemment, Christian Bale est impeccable en chic type qui en chie des masses ainsi que Woody Harrelson en Redneck mafieux et shooté jusqu'à la moelle. Ce sont pourtant les seconds rôles qui se taillent la part du lion: Sam Sheppard, Casey Afleck, Forrest Whitaker et surtout, Willem Dafoe, tous sont excellents et Scott Cooper met un point d'honneur à leur donner une tessiture assez inattendue. 

C'est dans la deuxième moitié que le film commence à pâtir ce certains partis pris: Le cast impeccable n'arrive pas à rattraper un scénario super prévisible et malgré toute sa bonne volonté, Cooper ne dépasse le stade de narration linéaire, refusant catégoriquement une quelconque inventivité imagière. Le plus grave étant probablement son incapacité à approfondir les thèmes qu'il s'est évertué à énoncer en début du métrage, se contentant uniquement de les effleurer, résultat: sa critique sociale sonne étonnamment creux. S'en rendant peut être compte, Cooper change son fusil d'épaule et se concentre sur son histoire de vengeance annoncée. Sa conclusion dramatique arrive malheureusement trop tard et n'arrive étonnamment pas à épouser toute la dramaturgie de son propos et c'est d'autant plus dommage que la matière était bien là, à portée de main. On pense très souvent à un Cimino ici, surtout à son Voyage au bout de l'enfer -dans sa partie ''rurale''- et Les Brasiers de la colère aurait pu être un autre film du genre sauf que Cooper n'a a aucun moment le souffle épique qui caractérise son modèle. 

Très à l'aise dans son traitement mais jamais inspiré, Scott Cooper signe un drame social intense et habité mais qui, à trop vouloir éviter les prises de risques et à s'en remettre presqu'exclusivement à son cast -par ailleurs impeccable-, son film manque cruellement de souffle et d'originalité pour marquer durablement les esprits. 

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