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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

23/12/2013

Prisoners (2013)



Il est toujours intéressant (et stressant) d'assister au débarquement d'un réalisateur dit ''sérieux" sur les terres arides et hyper balisées d'Hollywood. Le québécois Denis Villeneuve, par exemple, dont le précédent métrage ''incendies'' avait fait son petit effet parmi les critiques s'est vite fait proposer les commandes de ce ''Prisoners'' aux allures de gros thriller ricain aux casting trois étoiles. Un choix d'autant plus étrange que les précédents noms en lice pour le réaliser étaient Antoine Fuqua et Bryan Singer. Le risque était donc grand de voir Villeneuve se faire happer par les rouages des grosses machines bien huilées et compromettre une carrière très prometteuse en nous pondant une fadaise de plus sur un thème éculé.

La vision du film rassure. Villeneuve a visiblement eu les mains libres pour mener sa barque comme il l'entend et la parfaite symbiose entre le cast d'acteurs tend à confirmer que sa vision était partagée et soutenue par tous. La longueur du métrage par contre (2h25 tout de même) laisse penser qu'il a pêché par trop d'excès de zèle car tous les choix pris dans le film n'étaient pas toujours heureux.  Mais au final, Prisoners demeure un bel exercice de style dont les qualités dépassent largement les défauts. 

Plutôt que de suivre le chemin du polar, Denis Villeneuve privilégie la carte du drame, aidé en cela par un sujet pas ce qu'il y'a de plus joyeux. A travers cette histoire d'enlèvement de fillettes c'est toute la psychologie d'une ville qu'il se propose de passer au microscope à travers les points de vue de Gyllenhaal (Les autorités), Jackman/Howard (les victimes) et Dano/Leo (les suspects). Tous sont en fait les prisonnier d'une spirale de violence qui s'abat sur eux dont personne ne sortira indemne. Villeneuve a aussi le bon gout de ne pas en faire des caisses dans le pathos, piège beaucoup trop évident mais dans lequel bien des collègues se sont engouffrés auparavant. Son regard sur ses personnages n'est ni complaisant ni compatissant ni méprisant, il se contente de les suivre au plus près pour rendre compte de toutes les nuances de leurs émotions et sa réalisation toujours juste apporte une patine auteuriale bienvenue et trop rare dans des productions de ce genre. 

Le principal atout de ''Prisoners'' reste sans conteste son duo de stars dans les rôles principaux. Evidemment, Hugh Jackman est monumental en père désespéré prêt à toutes les extrémités pour retrouver sa fille. Sa prestation (très oscarisable par ailleurs) n'est pas vraiment une surprise mais elle étonne tout de même car il n'a pas trop l'occasion de montrer l'étendue de son talent,  très souvent abonné aux Block Busters comme il est (dont un avec un rôle très velu et griffu qu'il a repris 5 fois). Face à lui, Jake Gyllenhaal arrive à réaliser la prouesse inouïe de lui tenir tête et d'offrir une prestation au moins aussi intense que la sienne dans ce rôle de flic borderline et violent, mais qui met un point d'honneur à ne pas enfreindre les règles du jeu. Avec ce rôle, il confirme tout le bien qu'on pense de lui mais par contre ce n'est pas nouveau: il a toujours aimé les personnages à belle gueule mais à deux doigts de péter les plombs et celui-ci est juste parfait. A leurs cotés, Paul Dano et Melissa Leo complètent un cast en béton. 

Il reste quand même dommage que le film sombre inexorablement et de façon pas très fine vers le polar classique dans un troisième acte qui se fait attendre. Les conclusions proposées par le scénario semblent alors jetées à la figure du spectateur de façon confuse, voir je m'en foutiste. Un peu trop abrupte compte tenu de la longue mise en place qui a précédé. Ce déséquilibre, même s'il n'est pas très dommageable reste le seul point noir de Prisoners qui a voulu jouer sur les deux tableaux du Thriller et du Drame. 

Prisoner est donc l'une des belles surprises de 2013 et constitue un drame solide et intense campé par deux acteurs au top de leur forme et un intéressant réalisateur à suivre.   

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