The Last Man On Earth (L'ultimo Uomo dellaTerra) est la première adaptation du roman culte du même nom. L'auteur Richard Matheson a lui même contribué au scénario de ce film avant de quitter le navire suite à des divergences avec les producteurs (italiens) et de prendre le pseudonyme de Logan Swanson (afin de récolter tout de même les royalties, pas bête hein?). Deux autres adaptations suivront I Am Omega avec Charlton Heston en 1971 et I Am Legend en 2007 avec Will Smith.
Disons-le tout de suite, il ne s'agit par vraiment d'un très bon film malgré tous le potentiel qu'il présente. La trame en elle même représente tout le condensé des scénarios post- apocalyptiques que l'on connait, et le légendaire Vincent Price y tient le rôle principal. Le problème évident ici est le manque cruel de budget qui plombe tous les efforts des réalisateurs (ils sont deux: Ubaldo Ragona and Sidney Salkow) pour en faire quelque chose à la hauteur du matériel dont il s'inspire. Le film a été tourné en Italie pour des raisons budgétaires, et les décors et les extérieurs sentent le carton pâte et le fake. La photo en elle même est délavée, avec un noir et blanc plus blanc que noir, ce qui tombe assez mal puisque les maquillages aussi sont super mal faits ce qui -pour un film mettant en scène des monstres- n'est pas vraiment la joie. Plus encore, le jeux des acteurs, et en premier Vincent Price lui même, n'est pas à très convainquant vu la situation. Son personnage ne fait vraiment rien pour être sympathique et la performance d'acteur peine à se distinguer, Price a l'air passablement fatigué et loin d'être concerné. Dommage parce que, personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à ressentir une quelconque empathie pour lui.
Dommage en plus car, de toutes les adaptations qui ont été faites, celle-ci reste la plus fidèle au roman source, allant même un tantinet plus loin que la fin du livre. Cette fin, totalement impensable de nos jours, fait toute la singularité des deux oeuvres (le livre et le film) et lui donne tout leur sens: I Am Legend! Quelque chose que la dernière mouture de 2007 par exemple n'a pas osé refaire et a préféré suivre un sentier plus convenu et moins choquant. D'ailleurs il serait assez intéressant de comparer les deux films à 43 ans d'intervalle et de constater à quel point les deux sont différents (forcément) mais aussi complémentaires. Ce film-ci manque cruellement de relief notamment dans le développement de son personnage principal, chose ou excellait le deuxième (et que je trouvais justement le point fort). Ici le scientifique ne cherche pas vraiment de cure à la maladie, il passe juste son temps à chasser tous les vampires à la faveur du jour, puis rentre exténué et se barricade chez lui, en mettant du jazz à fond pour noyer les voix qui l'appellent à l'extérieur. Par contre, celle de 2007 aurait eu bien besoin d'un aussi bon scénario et d'une trame plus complexe à la hauteur de ses moyens.
Pour finir je signale que quand on revoit le film après coup, il est impossible de ne pas penser au film culte de Romero : La nuit des Morts Vivants, filmée 4 ans plus tard. Surtout avec cette scène ou les Monstres/vampires déambulent lentement (comme des zombies donc) et s'agglutinent devant la porte du scientifique comme des débiles. Romero avouera plus tard que le film a effectivement fait partie de ses inspirations pour son film. Comme quoi, ça n'aurait pas été un ratage total de faire ce film.
Rien de bien mémorable pour autant, au mieux une petite curiosité à découvrir.
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