Slide # 1

Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

11/07/2012

Hard Target (1993)


Un jour qu'il se promenait tranquillement dans une bourgade de la Nouvelle Orléans, ne voilà-t-il pas que Jean Claude Van Damme tombe sur une bande de trous du cul qui s'en prennent à une demoiselle aussi sympathique que bien foutue.Après l'avoir sauvée en raisonnant les agresseurs à coups de lattes dans la tronche, celle-ci lui demande de l'aider à retrouver son père disparu peu de temps avant. Vu qu'il n'a rien d'autre à foutre, il accepte et ses investigations lui feront croiser la route d'Emile Fouchon, un riche sadique qui s'adonne aux plaisirs sains et écolos de la chasse humaine.


4 ans avant d'entamer sa trilogie chinoise avec Tsui Hark et Ringo Lam, Jean Claude Van Damme goûtait déjà au savoir faire Hong Kongais avec ce ''Hard Target'' réalisé par le maître absolu John Woo dans sa toute première incursion dans le cinéma US. Pour la petite histoire, on a souvent raconté que c'est la star belge elle même qui est allée chercher le réalisateur culte pour le persuader de le diriger dans un film. Ce n'est pas tout à fait vrai, Woo avait déjà le choix une botte de scénarios américains que les studios lui avaient fait parvenir et il se trouve qu'il en a choisi celui-là. Arrivé avec des rêves plein la tête, le pauvre bougre s'est vite heurté à la dure réalité de l'industrie américaine et la connerie crasse des producteurs qui voulaient qu'il fasse un film asiatique, mais pas trop, un film d'action mais pas trop, de la baston mais pas trop etc, bref ils avaient débauché un artiste d'extrême orient pour qu'il fasse un film américain lambda. Les décideurs flippaient tellement de voir Woo sortir des sentiers battus qu'ils bombardèrent Sam Raimi (oui, lui même) au rang de producteur exécutif, lui demandant de le surveiller de près et de se tenir prêt à prendre les commandes à la moindre incartade. Sans compter qu'en même temps, Jean-Claude Van Damme, alors au pic de son succès avait un droit de regard sur tout le processus du film, y alla aussi de son grain de sel, demandant à ce qu'il soit mis en valeur dans chaque plan. Au final, si Woo a pu garder son job, son film et sa vision ont, elles, été charcutés comme d'habitude par tout le monde et n'importe qui pour avoir la version officielle définitive. Une expérience qui a failli tuer dans l'oeuf les projets du réalisateur au pays de l'oncle Sam. 

Pourtant, malgré tout le foutoir qui a régné sur le set de tournage et malgré toutes ces coupes sauvages, le film est tout de même une belle réussite montrant un John Woo en pleine possession de ses moyens et qui signe une film d'action nerveux et efficace même si loin de ses coups d'éclats précédents. La prouesse de taille étant celle d'avoir pu imprimer sa patte si immédiatement reconnaissable sur ce qui est, reconnaissons-le, une oeuvre de commande et avec une armada d'emmerdeurs sur le dos. 
Parce que ''Hard Target'' c'est du John Woo, il suffit deux plans et trois mouvements de caméra pour s'en convaincre. Personnellement je trouve même que c'est son meilleur film américain, alors qu'il avait encore de la pureté dans son art avant qu'il ne devienne sa propre caricature et qu'il se perde dans des horreurs comme ''Windtalkers'' ou encore ''Paycheck''... Ici, les gunfights sont légion, les cascades foisonnent et sont ahurissantes, la violence est fulgurante et magnifiée, le tout superbement bien filmé avec un sens du détail et une gestion de l'espace dont il a seul le secret. 

Le principal bénéficiaire ici est évidemment Jean Claude Van Damme himslef qui n'a jamais été aussi Badass de toute sa filmographie, Woo n'ayant pas son pareil pour iconiser ses héros. Sa première scène à elle seule mérite le détour dans tout ce qu'elle a de westernien. JCVD a aussi l'intelligence de limiter ses dialogues, d'adopter cette moue teigneuse à la Clint Eastwood. Et puis il suffit d'un seul coup de pied retourné sur le capot d'une voiture, filmé sous différents angles pour se rendre compte de la virtuosité du type derrière la caméra. L'acteur visiblement heureux de pouvoir se donner à coeur joie dans l'action, mouille sa chemise volontiers (bien que les doublures se voient un peu trop dans le film). Seul petit problème, il est ''trop'' présent dans le film. C'est lui même qui a demandé à ce que des coupes soient effectuées pour lui offrir plus de présence à l'écran, ce qui a pu marcher dans plusieurs scènes mais devient à longue assez pénible, surtout que ces coupes ont été faites au détriment de Lance Henricksen qui offre une prestation de méchant proprement sidérante. Le changement se fait dans la dernière demi -heure du film qui s'enlise alors imperceptiblement vers le n'importe quoi. A vouloir trop se faire glorifier, on assiste à des scènes avec Van damme proprement ridicules, comme celle ou il attrape un serpent à sonnette (qui pend d'un arbre, je savais pas que les serpents à sonnettes faisaient ça): il l'assomme avec une tape sur la tête puis, rien qu'avec les dents, lui arrache sa sonnette pour mieux l'utiliser comme piège. Moué, c'est comme ça qu'est-ce que tu veux... Sans compter quelque plans de lui, bandant les muscles, dans des posture à la limite du Gay qui viennent entacher un travail finalement pas si mal. 

Malgré tout, Hard Target reste l'un des sommets de la filmographie de Jean-Claude Van Damme et l'un des meilleurs films d'actions des 90's, même s'il reste une expérience traumatisante pour son auteur. A redécouvrir.  


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