Avant de foutre en l'air sa carrière cinéma et avant d'avoir failli enterrer la franchise Batman, Joel schumacher à signé quelques pépites du cinéma de genre, notamment ce ''Chute Libre'' qui présente le premier volet de sa trilogie consacrée à l'auto justice. Ici, il en profite même pour offrir l'un des meilleurs rôles à Michael Douglas en la personne (devenu depuis culte) de William Foster'' D-Fens'', un homme ordinaire qui est en totale.... heu.... Chute Libre.
Sous ses faux airs de drame urbain simplet, il serait facile de confondre ce film avec une pâle resucée d'un énième '' un justicier dans la ville'' mais il s'agit d'un exercice beaucoup plus subtil que ça. Le film va au delà de la simple démonstration de force et dresse un portrait au vitriol d'une certaine Amérique en perte de repères et en pleine crise identitaire.
D-Fens, fraîchement divorcé, pète littéralement les plombs dans un embouteillage à L.A et décide de ''rentrer chez lui'' à pieds. En route, les petites contrariétés du quotidien ne feront qu'exacerber sa rage et c'est finalement une tornade de violence qui accompagnera son parcours. C'est là la différence entre lui et un Charles Bronson par exemple: premièrement D-Fens est totalement cinglé. Il ne veut pas rétablir une quelconque justice ni de se venger de qui que ce soit, il essaie juste de regagner sa maison, sa femme et sa fille. C'est les emmerdes qui lui tombent dessus à chaque coin de rue et auxquels il réagit violemment, comme nous rêverions tous de le faire devant les petits tracas de la vie: circulation qui n'en finit pas, se faire entuber par un épicier véreux, se faire malmener par des brutes, être ignoré par une caissière trop zélée... Et à travers ce parcours mouvementé, c'est une puissante parabole d'une amérique en décomposition (le film se passe durant les émeutes raciales post Rodney King), une amérique qui -comme D-fens - se fait le bras de la justice et est la seule à croire en la validité de ce qu'elle fait.
Un mot aussi sur le casting 4 étoiles, avec le duo de choc Michael Douglas, fraîchement sorti du mega succès de ''Basic Instinct'' impeccable en monsieur tout le monde qui part en couilles, et Robert Duvall, immense comme toujours en flic lessivé et revenu de tout.
A (re)découvrir d'urgence.
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