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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

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Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

11/08/2015

Poltergeist (2015)


La famille Bowen emménage dans une nouvelle maison, celle ci étant située sous une ligne à haute-tension, ils imputent à ce fait, les quelques phénomènes qui se manifestent (Placard qui fait se dresser les cheveux, rampe qui envoie des décharges, problèmes avec les appareils de communication....). Cependant, alors que les parents sont invités à une soirée, (ou ils apprennent que le lotissement a été bâti sur un cimetière), l’aînée fait du babysitting avec ses jeunes frères et sœurs. C'est durant cette soirée que les événements se précipitent et Madison, la benjamine, disparaît mais communique avec ses parents via le poste de télévision. N'ayant aucune explication rationnelle pour ce qui se passe, la famille fait appel à des chercheurs en paranormal...

Dernier produit d'une longue lignée de classiques de l'horreur revisités -c'est le terme technique pour dire pillés- par les gros studios, Poltergeist arrive dans les salles déjà accompagné d'un buzz négatif. Pourtant, le projet avance un sérieux argument en la personne de Sam Raimi qui en assure la production, gage de qualité s'il en faut, surtout dans ce registre particulier. Au vu des résultats mitigés au box office et à l'accueil polaire réservé au film, qu'en est-il vraiment de cette mouture 2015 ? 

Ce qui est sûr, c'est que Poltergeist 2015 ne va pas du tout plaider la cause des remakes à tour de bras qui semblent être le seul modèle économique en activité dans l'industrie ciné de la dernière décennie. Le plus pénible dans ces pratiques reste les différentes thèses et excuses pour les justifier -relectures, modernisations, hommages...- plutôt que d'avouer tout de go le motif essentiel : La passion pognon. A ce titre, les cinq dernières années marquent le début d'une nouvelle phase, celle de la guerre ouverte, déclarée contre un patrimoine des plus sacrés, celui des glorieuses 80's et qui a vite fait de déborder hors du cadre du genre horrifique. De Robocop à Ghostbusters en passant par Fame et Footlose et en attendant Gremlins et les Goonies, tout est bon à prendre. L'on ne s'étonnera pas de voir cette copie révisée en 2015 mais seulement de constater qu'elle ait mis autant de temps à se faire. La version originale étant un objet culte par excellence, il ne sera pas question ici de faire la comparaison entre les deux moutures mais plutôt de comprendre pourquoi le remake foire dans les grandes largeurs. Oui, pour le suspense, on repassera. 

Les remakes sont donc avant tout une question d'arguments. Quel est donc celui avancé dans Poltergeist 2015 ? Celui de moderniser l'histoire et de la placer dans un contexte plus actuel. C'est fort louable. Et pendant un court instant, l'illusion fait mouche à mesure que nous est présentée la nouvelle famille, appelée à en baver. Nous sommes en 2015, la crise des subprimes est passée par là et le patriarche est au chômage suite à des licenciements économiques. En guise de nouveau départ, la famille est à la recherche d'une nouvelle maison et essaye de se recomposer. Le message ici est très clair : ceci est une affaire sérieuse, on n'est pas là pour se fendre la poire, les années 80 sont mortes. Un message qu'on nous assénera sans relâche tout au long de la bobine. Moderne, ok. Mais encore ? Et bien, dans cette version, l'écran de télévision -véritable pilier central de la série Poltergeist- est un écran plasma et non plus la Tv façon grosse armoire. C'est flippant parce que c'est plat et que les abominations à l'intérieur sont très probablement en HD. Ce n'est pas la seule touche de modernisme, en 2015 c'est l'ère des téléphones portables et des tablettes tactiles. Les premiers peuvent même servir à détecter des présences maléfiques en fonction du grésillement sans avoir besoin d'installer une application particulière. Et c'est flippant parce que ça bouffera probablement tout votre forfait Virgin Mobile. Pour explorer l'antre démoniaque, nous utiliserons un drone téléguidé par un gosse de sept ans. Finis les cigarettes aussi, c'est pas bon pour la santé et on supprime le chien de la version révisée parce qu'en 2015, il est totalement intolérable de traumatiser des animaux dans des films d'épouvante. Puisqu'on vous dit que cette nouvelle mouture est moderne. 

La production ne s'est visiblement pas foulé la cheville, et ce Poltergeist, non content de brasser du vide, cumule tous les travers des films d'horreur de ces dix dernières années. A commencer tout d'abord par un casting rajeuni et lisse, digne d'un teen movie, à l'exception d'un Sam Rockwell pas très à l'aise non plus. La sœur aînée par exemple -interprétée par Saxon Sharbino- est la parfaite caricature de la connasse de seize ans plus obnubilée par son smartphone que par le sort de sa petite sœur enlevée. Comme souvent, le film s'appuie trop sur ses effets spéciaux, mais dans un marché inondé il peine à se démarquer pleinement et au mieux, ces effets susciteront un bâillement poli quand ce n'est pas carrément de l'indifférence pure et simple. C'est là la pire contradiction dans cette version 2015 : la confiance affichée est telle que le film n'hésite pas à coller à l'original à la vanne près, mais au vu des moyens colossaux mis en oeuvre pour le dépasser, le résultat est franchement faiblard. Il ne reste alors plus qu'à se rabattre sur des jump scares cheaps -oh non, c'était juste un écureuil énervé!- appuyés par une musique qui nous dicte consciencieusement ce que l'on doit éprouver à chaque scène. Autant de paresse et de médiocrité nous feraient presque regretter les remakes de Platinum Dunes... 

Encore une fois, les exécutifs à Hollywood démontrent leur incompréhension totale de ce qui faisait le charme et la force du cinéma 80's : Des sujets forts sous une couche de divertissement grand spectacle. Le Poltergeist original, en plus d'être un film fantastico- horrifique réussi, brassait aussi des thèmes forts et universels: croyances, religions, vie après la mort, liens familiaux...  La version 2015, elle, ne garde que l'écorce et se plante sur le seul point sur lequel elle a décidé de se concentrer : le spectacle. Mille fois revu, instantanément oublié, un remake de plus qui n'aurait jamais du voir le jour.   

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