Avengers (2012)

Ceux qui avaient eu la patience d'attendre jusqu'au bout des génériques de fin des deux ''Iron Man" et du ''The incredible Hulk'' se souviennent des séquences introduisant Samuel L.Jackson en tant que Nick Fury préparant ''The Avengers Initiative'', ce projet de réunir (presque) tous les super héros pour constituer une équipe de choc en cas de menace extrême. Eh ben devinez quoi: Cette menace extrême est bien arrivée, et elle est en 3D. 

Avengers marque l'aboutissement d'une opération de Marketing monstre débutée il y a 6 ans par les deux premiers Iron Man: Une longue préparation pour la rencontre sur écran des plus grands super héros de l'univers Marvel. L'affiche a de quoi en faire bander plus d'un, surtout si comme moi vous êtes tombé dans la marmite de la BD dès votre plus jeune âge. Sans compte qu'elle constitue une promesse en soi: la castagne à donf' qu'on est en droit d'exiger de la part d'un ''Super-Hero Movie'' mais multipliée par sept. Pour ce qui est de la partie castagne la promesse est bel et bien tenue, en revanche pour tout le reste... c'est une toute autre histoire...

Le film porte en lui les gênes du blockbuster estival made in USA et par conséquent, aussi bien les clés de sa réussite que les défauts propres à toutes les grosses production de ce genre (et qui deviennent malheureusement aussi inévitables que la grippe lors d'un méchant hiver). Au rayon bonnes nouvelles, je suis heureux de signaler qu' ''Avengers'' remplit impeccablement les critères du cahier de charges hollywoodien. Comme toute entreprise de ce genre,  tout est calculé au millimètre et chaque centime dépensé est visible à l'écran. Les décors sont superbes, les effets spéciaux sont à tomber par terre, même si elles n'évitent pas toujours un effet tape-à-l'oeil gratuit. Mais le véritable intérêt du film n'est pas là bien évidemment: Il réside dans ces 7 personnages que tout sépare mais qui sont jetés réunis dans le même film environnement pour une même mission, sauver la planète (la routine quoi). Et encore une fois, le film s'en sort très bien en tirant le meilleur de ses (super) héros et arrive à les faire cohabiter tout en garantissant à chacun l'occasion d'exister pleinement, quoique à des degrés différents, tout au long de l'intrigue. Le gros avantage ici c'est que le film n' a pas à se prendre la tête avec une ''Origin story'' obligatoire (et parfois souvent pénible) pour chaque début de franchise (car ''Avengers'' en sera assurément une): Les héros on les connait, on sait très bien d'ou ils arrivent et ce qu'ils sont capables de faire, on les a vus dans les précédents films, merci bien. Donc pas de prise de tête inutile, pas de cas de conscience ni de remise en cause et encore moins de romance à la con avec une pucelle qu'il faudra sauver à un moment ou un autre: ici on va juste fracasser du méchant avec un max de dégât si possible. Point Barre. 

Alors bien sûr, ce temps de présence à l'écran ne profite pas à tous le monde: Tony Stark a toujours autant la classe et crève l'écran de bout en bout grâce au charisme fou de Downey Jr et c'est tout naturellement qu'il se glisse dans le rôle de leader dans l'équipe et vole un peu la vedette. Par contre j'ai trouvé que  ''Thor'' ne semblait pas aussi à l'aise ici que dans son propre film, qu'il était plus unidimensionnel et sa prestation pas vraiment aussi prenante que ses collègues, alors qu'en principe ce devrait être tout le contraire étant donné que l'ennemi ici est encore son demi frère Loki. Mais celui qui à mon sens ne marche pas du tout c'est Captain America, déjà que j'étais sceptique au vu de son film, je trouve que plus il est présent à l'écran ici plus il perd de charisme., il est lisse, sans nuances et son costume est de loin le plus naze. Mais je vous rassure, ce n'est qu'un avis purement subjectif et ne me concerne que moi même, j'ai jamais pu blairer Chris Evans de toute façon. D'un autre côté les nouveaux personnages comme Black Widow, Nick Fury ou encore Hawk Eye tirent à merveille leur épingle du jeux et arrivent à avoir des moments bien ''Badass'' pour montrer ce qu'ils ont dans le ventre. Une mention spéciale va à Hulk (oui, oui, qui l'eut cru) et l'idée de génie des producteurs d'avoir engagé Mark Ruffalo pour le rôle, bien plus crédible et nuancé que Edward Norton et Eric Bana. 

Maintenant là ou la bas blesse c'est que, comme je l'ai dit plus haut, comme tous les gros mastodontes produits avant tout pour exploser le box office (et ça n'a pas raté) c'est que le film ne prends aucun risque superflu et n'essaye pas de sortir des sentiers battus. L'ensemble est certes bien propret et soigné, mais le film ne fait pas l'effort de dépasser son statut d' ''Entertainer'' et de donner un plus, une touche d'originalité, de folie ou au moins d'audace. La déception est d'autant plus grande que l'homme derrière la caméra est Joss Whedon! C'est quand même l'homme qui a fait Ultimate Rebellion/Serenity, bordel! Son empreinte ici est quasiment inexistante et son travail est certes efficace mais aussi totalement impersonnel. Il n'est pas non plus aidé par un scénario aussi mince que du papier de cigarette qui fleur bon la formule déjà homologuée du film de super héros et sert surtout de prétexte pour aligner les scènes chocs en attendant la bataille finale qui sera forcément épique. Wheedon réalise notamment le fantasme de tout les geeks en donnant des éléments de réponse à des questions existentielles comme: Qui est le plus fort: Iron Man ou Captain America, ou Thor? Qui l'emporterait dans une castagne: Thor ou Hulk? Des duels qui sont très amusants à voir mais n'ajoutent pas grand chose au film. 

Au delà de son coté marchand et même s'il n'évite pas toujours une certaine lourdeur (2h20 c'est long quand même)  Avengers demeure tout de même assez fun à regarder si l'on n'est pas trop exigeants.

Quelques notes concernant la version 3D: 

Je demeure irrémédiablement sceptique quand à la technique quasi obligatoire maintenant qu'est la 3D. Comme une ribambelle de films de ce genre, Avengers a été converti en 3D ultérieurement et non pas pensé à la base dans ce sens (comme Avatar par exemple). Je continue à croire que la motivation première de cette technique est uniquement de justifier le prix du billet et n'ajoute finalement rien de bien nouveau aux films. Dans le cas de Avengers, j'ai trouvé que la 3D était non seulement pas terrible, mais qu'elle contribuait grandement à la lourdeur du film (2h20 quand même). Les lunettes rendent la vision un peu plus sous exposée et je me suis surpris à plusieurs reprises entrain d'ôter mes lunettes et de regarder le film sans. De plus, le transfert n'est pas toujours très réussi, j'ai noté plusieurs débordements et floutages à un moment ou à un autre qui gênent considérablement la vision. Dommage que nous n'ayons pas le choix comme il se fait partout dans le monde entre voir la version 3D ou 2D...