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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

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Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

22/08/2017

Blood Father (2016)




John Link est un ancien motard membre d'un gang. Il s'est racheté une conduite après 9 ans passés en prison. Sa fille Lydia, âgée de 17 ans, le retrouve afin qu'il la protège de trafiquants de drogue qui veulent la tuer.

Le cœur d'un père

L'année 2016 aura donc été celle du retour en grâce de l'immense Mel Gibson : sortis coups sur coups, ce Blood Father puis Hacksaw Ridge (Aout et Septembre 2016 respectivement) ont vite faite de conquérir le cœur du public et de la presse, le dernier -réalisé par ses soins- se verra même sélectionné dans les catégories les plus importantes des Oscars 2016. L'on n'irait pas jusqu'à dire -comme beaucoup- que c'est le grand retour de Mel au cinéma d'action ni au cinéma tout court , l'acteur australien n'a jamais vraiment quitté les plateaux, parfois même grâce à des films ambitieux mais mal reçus (Le complexe du Castor, ou le formidable et sous estimé Get the Gringo). 

Ce Blood Father, qui a été montré pour ma première fois durant les séances de minuit du festival de Cannes s'est pourtant fait bien désirer : filmé et bouclé en 2014, l'on n'a plus jamais entendu parler du projet pendant des années (la promo s'est faite au compte goutte et les photos de tournage ont été dévoilées très tardivement), le film a même risqué de sortir directement en DVD/VOD. Autant dire qu'il revient de loin. 

   

Revenu de loin, c'est justement le cœur du sujet de Blood Father. Mel incarne ici un personnage revenu de tout, déglingué et un brin caractériel qui a tout perdu et à choisi de se retirer dans un patelin paumé pour suivre une vie rangée, sans histoires mais sans étincelles, passée à combattre ses démons (ou du mois, apprendre à vivre avec). La première apparition de Link/Gibson donne d'ailleurs le ton : filmé plein cadre durant un monologue qu'il donne au cours d'un session des alcooliques anonymes, la caméra s'attarde longuement sur son visage ravagé par les sillons de ses rides, ses traits fatigués et sa barbe hirsute qui laisse pense que derrière cet homme lessivé se cache encore une bête aux aguets qu'il ne faudrait pas trop venir taquiner. Et pourtant, comme on s'en doute, on viendra bel et bien lui chercher des poux dans sa chevelure par ailleurs fort dense. Ah les cons...

Le cœur du film est donc là : les efforts de Link pour éviter les emmerdes qui finissent pourtant par lui tomber dessus alors qu'il fait preuve de toute la bonne volonté du monde. Les emmerdes prendront ici les traits de sa fille unique, perdu de vue depuis des années et qui vient demander sa protection. La métaphore est on ne peut plus claire, c'est bien la rédemption qui vient sonner à sa porte, une chance de se racheter de ses pêchés et de rattraper les temps perdu loin de sa fille. Même si cela risque de signer sa perte. Blood Father n'est jamais aussi bon que lorsqu'il filme les moments émouvants entre les deux personnages qui apprennent à se connaitre, à composer l'un avec l'autre et dans sa dimension dramatique, le film est une franche réussite. Il faut dire aussi qu'il est impossible de ne pas faire le parallèle entre le parcours de l'acteur et celui de son personnages, tout comme il est difficile de ne pas trouver dans les propos de Link des échos du propre vécu de l'acteur australien. Nul doute que l'impact aurait été tout autre si quelqu'un d'autre aurait été casté à sa place. Mention honorable aussi à sa partenaire Erin Moriarty qui arrive à se faire valoir et à exister sur un écran totalement bouffé par Gibson. Les deux partagent d'ailleurs à merveille cette quête de rédemption et la volonté impérieuse de renouveau.



Là ou les choses se gâtent c'est dans le versant ''action'' du métrage. Jean François Richet, pourtant pas un manchot lorsqu'il s'agit de goupiller un actioner efficace et burné, peine à donner un réel souffle badass à un film qui en avait tout le potentiel. Si le résultat est loin d'être honteux, l'on était en droit d'espérer plus du réalisateur d'Assaut sur le central 13 et surtout les dyptique consacré à Mesrine. Sur un scénario simplissime mais efficace écrit par Peter Craig (The Town), Richet aurait pu façonner son métrage comme une bonne série B de luxe, mais finit par lorgner du côté d'un DTV lambda, teint jaune pisse en prime. Faut-il imputer ceci à sa récente incursion dans la comédie avec Un moment d'égarement ? (Non, attendez... C'est salaud de ma part... Mais il l'a cherché!). Quoi qu'il en soit, Richet n'arrive pas non plus à tirer profit de ses décors désertiques et à créer une réelle ambiance âpre et crasseuse qui donnerait plus de poids au propos du film. 



S'il est loin d'être honteux, Blood Father se révèle étonnement bien trop raccord avec les exigences du cahier de charges hollywoodien pour se démarquer pleinement des séries B qui envahissent le marché. Film d'action solide qui sait montrer les dents quand il faut, il vaut surtout pour l'interprétation hors normes de Mel Gibson et du savoir faire évident de Jean François Richet qu'on a tout de même connu plus audacieux.     

Atef Attia       

    

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