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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

17/12/2013

Only God Forgives (2013)


Lorsque ''Drive'' sortit en 2011, une spectatrice porta plainte contre Nicolas Winding Refn et tous les producteurs du film pour publicité mensongère: ''On lui avait vendu le film comme un Fast & Furious'' avança-t-elle comme argument, ce qui au final se révéla loin d'être le cas. J'aimerais vachement connaitre sa réaction face au dernier film de NWR ''Only God Forgives''. 

Le film raconte une vendetta sanglante entre une famille de mafieux exilés à Bangkok (Julian/Ryan Gosling, Crystal/ Kristin Scott Thomas) et un flic local chelou (Chang/Vithaya Pansringarm) que ce dernier ait fait abattre le frère de Julian. Un pitch qui tient en un sms et qui n'est pas sans rappeler le parcours chaotique et jonché de cadavres de ''Drive'' et ce n'est pas là le seul point commun entre les deux films: 

Tout comme dans ''Drive'' Ryan Gosling interprète un anti-héros violent, tourmenté et taciturne qui cherche la rédemption et le salut qu'il croit trouver en la personne de Irene/Carey Mulligan. Sa quête prenait parfois l'air d'une rêverie mélancolique et amoureuse dont le réveil était toujours accompagné d'un bain de sang. Dans ''Only God Forgives'', Nicolas Winding Refn creuse plus profondément cette quête de rédemption pour en faire un trip hypnotique sensoriel radical et très souvent déstabilisant, prenant du même coup à contre-pied ceux qui attendaient un ''Drive'' Bis. Le réalisateur abandonne toute coolitude exacerbée (et parfois surfaite) pour se consacrer uniquement à l'image et la rêverie prend vite les allures d'un cauchemar, rouge sang, magnifié par le chef op de Stanley Kubrick lui même, Larry Smith. On pense d'ailleurs très souvent à Kubrick en regardant ''Only God Forgives'', surtout lors des nombreux travellings lents, ses non dits et ces symbolismes qui jalonnent tout le métrage. Comme lui, Refn pose un regard clinique et froid sur ses personnages, leurs motivations et leurs actions laissant le soin au spectateur de se faire sa propre opinion sur ce qu'il voit à l'écran. 

Ce parti-pris, une constante dans le cinéma de Refn même s'il trouve ici un terrain propice à l'épanouissement, représente la qualité aussi bien que le défaut de ''Only God Forgives''. Car disons-le clairement, ce film n'est pas fait pour plaire à tout le monde (et non, ce n'est pas un blasphème que de dire qu'on n'a pas aimé ce film, ni les autres Refn) et l'accueil qui lui a été réservé en a été une belle preuve puisque que les huées et les applaudissements se sont mélangés (je suis sûr qu'il en jubile encore!). Beaucoup ont fustigé le réalisateur d'avoir privilégié la forme sans donner de substance à son film, point de vue que je ne partage pas forcément même si je pense que l'effort demandé au spectateur est beaucoup trop important pour que le film remporte une adhésion totale. De plus, il ne facilite pas la tâche en mettant en scène des personnages complexes tous plus condamnables les uns que les autres entraînés dans une spirale infernale, rendant toute empathie impossible. Difficile alors de choisir vraiment son camp ni de trouver une quelconque morale dans ce film, et ce n'est visiblement pas ce qui intéresse son réalisateur. 

Reste la performance du trio d'acteurs principaux à commencer par Ryan Gosling toujours impeccable même avec la gueule boursouflée après un passage à tabac en règle, dans un personnage presque muet qui fait passer tout son ressenti par le visage et la gestuelle. A ses côtés, un contre emploi pour kristin Scott Thomas en mère pieuvre et salope intégrale qui partage avec son fils une relation ambiguë (le complexe œdipien est malheureusement trop mal exploité dans le film). Et pour finir, l'Ovni du film, l'acteur thaïlandais Vithaya Pansringarm en ange de la mort qui fait office aussi bien de flic juge et bourreau (un Judge Dredd Thaïlandais?) et donc le physique hyper ordinaire contraste avec les atrocités qu'il commet sans ciller, juste avant d'aller chanter un Karaoké dans un bar du coin. 

''Only God Forgives'' est donc un film qui divise et n'est pas à conseiller pour tout le monde. Il viendra très facilement à bout de la patience de certains et ravira les autres. Et même si son contenu reste ambiguë et simpliste, il reste d'une beauté formelle époustouflante, preuve supplémentaire de la maîtrise incontestable de Nicolas Winding Refn en terme de mise en scène. Intense, ou rébarbatif, à vous de voir.  

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