Slide # 1

Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

25/03/2013

Hara-Kiri, Mort d'un Samouraï (2011)


Voulant mourir dignement, Hanshiro, un samouraï sans ressources, demande à accomplir un suicide rituel dans la résidence du clan Li, dirigé par le chef Kageyu. Essayant de décourager Hanshiro, Kageyu lui conte l’histoire tragique d’un jeune ronin, Motome, venu récemment avec la même requête. Hanshiro est traumatisé par les détails horrifiants du sort qui fut réservé à Motome mais il persévère dans sa décision de mourir dans l’honneur. Au moment de se faire hara-kiri, il présente une ultime requête : il désire être assisté dans son acte par trois lieutenants de Kageyu, qui sont absents tous les trois, par une étrange coïncidence. Méfiant et furieux, Kageyu demande à Hanshiro de s’expliquer. 

Takashii Miike, l'homme qui tourne plus vite que son ombre (rien qu'en 2011 il a été crédité dans 14 productions) est capable du meilleur comme du pire. Avec ce remake du film éponyme de 1962, il signe pourtant une oeuvre étonnamment classique (sage?) compte tenu du pétage de plomb coutumier de sa filmographie. 

Dans ce Hara-Kiri, le réalisateur dresse un portrait critique sur les codes et traditions japonaises (le fameux code du Samouraï) et leur pourvoir à interférer avec la vie de ces hommes en tant qu'êtres humains. Il pose la question de savoir jusqu'à quel point ces lois et règles peuvent-elles régir la vie d'un homme, jusqu’où peut-on aller par obédience? Pour le démontrer, Miike n'y va pas par quatre chemins, il dresse à travers deux récits parallèles (celui d'un mystérieux samouraï venu demander de se faire Hara Kiri dans la cour d'un grand guerrier et celui, raconté en flash back d'un autre guerrier venu plus tôt pour une raison similaire) un portrait très peu reluisant du japon féodal et de la société sclérosée par des obédiences dépassées et en rupture totale avec la vie courante et les besoins réels de la populasse.

Le premier intermède du film, celui raconté en Flash Back, montre par le biais d'une scène choc, l’intransigeance et la vanité des seigneurs féodaux qui idéalisaient plus l'apparence de l'honneur que l'honneur lui même. A travers le châtiment tragique infligé au jeune Chijiiwa Motome c'est toute une institution qui est passée au vitriol par le réalisateur: Le jeune homme est poussé jusqu'au bout à se faire Seppuku avec sa lame en bambu, alors qu'il voulait simplement subvenir aux besoins de sa famille affamée et ce usant du Hara-Kiri comme ruse pour se faire prendre en pitié. Toute la cruauté et le fanatisme de la haute société sont alors démontrés sans chichis, à la lumière du jour dans ce qui constitue purement et simplement un assassinat au nom de l'honneur.

La deuxième partie elle se concentre sur l'énigmatique Hanshiro, qui écoute, horrifié les détails de la mise à mort de son prédécesseur. Il s'avérera qu'il s'agissait en fait de son beau fils dont il avait la responsabilité. Le film prend alors toute sa dimension sociale alors que le héros pointe du doigt toute l'absurdité des vieilles valeurs et des vils procédés utilisés par les seigneurs, au lieu de servir la justice et le bon sens. Cette deuxième partie sombre dans le Revenge Movie avec une réelle maîtrise propre à Takachi Miike qui, même s'il adopte une réalisation épurée et classique, offre des moments de déchaînement purement jouissives notamment lors de l'affrontement final entre l'homme seul et l'armée de samouraïs qui culmine dans une fin tragique mais hautement symbolique ou Hanshiro jette par terre l'armure ancestrale, et la casse en mille morceaux. Un affront qu'il paiera de sa vie, mais non sans avoir lui même infligé la pire des disgrâces à ses bourreaux.

Hara Kiri bien qu'il soit assez loin de son modèle de 1962 qu'il reprend, reste tout de même une oeuvre visuellement magnifique et au sous-texte social puissant et évocateur. Une grande oeuvre à découvrir sans hésiter. 

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