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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

31/05/2012

The Big Heat (1953)























Le sergent Dave Banion (Glenn Ford) enquête sur le suicide suspect de son supérieur. Au fil de l'enquête, il comprend qu'il s'agit en fait d'un meurtre impliquant de hauts responsables au sein de la police et au sein de la sphère politique. Conscient du degrés de corruption qui gangrène la ville, il tente de stopper les coupables, mais  une bombe glissée dans sa voiture tue sa femme. Dès lors il sait qu'il n'a plus rien à perdre et part en croisades contre le syndicat du crime. 

Fritz Lang réalise ''Big Heat'' (Règlement de comptes, en français) au sommet de son art, dans sa période américaine. Il le fit en à peine quinze jours avec peu de moyens, mais pour un résultat proprement saisissant.

Ce qui frappe d'abord dans cette perle du film noir c'est le climat tendu de bout en bout instauré tout au long de l'intrigue. Lang ne perds pas une minute en chichis et verbiages superflus, il laisse plutôt évoluer ses personnages dans un univers urbain qui, sous une surface ordinaire, cache un milieu plein de danger et rongé par la violence et la corruption. C'est à travers les agissements des ces personnages que se tisse peu à peu la trame du film et que nous en apprenons d'avantage, presque en tes réel, les motivations et les implications de chacun dans l'histoire. D'ailleurs fidèle à lui même, Lang ne se pose pas en arbitre mais laisse le spectateur seul juge sur les protagonistes. 
Comme dans tous les films du réalisateur, tout est question de faux semblants. Bien qu'il use de tous le ingrédients du film noir (Flic intègre, Femme Fatale, Caïds grincheux), il en joue pour mieux contourner la règle. Rien ni personne n'est ce qu'il semble être, à commencer par le héros lui même, campé par l'impeccable Glenn Ford (lui même habitué à des rôles de méchants). Pour commencer, son personnage n'est pas l'usuel chevalier à l'armure étincelante, limite niaiseux, mais ce n'est pas non plus le stéréotype du détective blasé à la Sam Spade qui passe son temps à séduire tout ce qui bouge et lancer des répliques bien senties. Banion est un flic solide et intègre mais les circonstances vont faire qu'il va perdre peu à peu ses repères et succomber au désir de vengeance. Au fil de son enquête il va aller aux limites de la légalité pour obtenir satisfaction, allant presque à tuer une femme à main nues. Sa quête devient de plus en plus obsessionnelle au fur et à mesure que les révélations affluent et que ses idéaux s'écroulent: Son supérieur était en fait un corrompu qui faisait chanter le chef de la pègre, et dont la veuve a repris le flambeau, préférant l'appât du gain facile plutôt que l'appel de la conscience.

Autour de Banion gravite une galerie de gueules de cinéma exquis dont un encore jeune Lee Marvin pour une fois dans le rôle d'un salopard (excusez le jeu de mots!). Il campe un homme de main sadique et violent aux ambitions politiques évidentes qui aime torturer les femmes, à coup de mégots de cigarettes ou de café brûlant. C'est d'ailleurs un de ses actes violents et inconsidérés envers son amante (Gloria Grahame) qui fera basculer le cours des évènements. Ébouillantée par son amant et défigurée à jamais, elle se rangera du côté du policier, mais ne s'encombrera pas de ses mêmes considérations morales: Elle appliquera sa propre justice. Son personnage est typiquement Langien, celui d'une femme forte malgré ses airs de fille facile et cruche. A des années lumières des stéréotypes des femmes fatales des films noirs de l'époque, elle campe une femme marquée par le passée et dont la prise de conscience tardive la mènera à la rédemption par le biais d'un sacrifice salvateur, pour elle et pour Banion.

Big Heat constitue l'un des derniers grands films de Lang en Amérique (qu'il quittera 3 ans plus tard) et un excellent film noir d'une rare violence, préfigurant ainsi les polars des années 60 et qui jette un regard lucide et  inédit de l'Amérique et de ses idéaux.  

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