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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

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Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

03/04/2012

Le Parrain III (1990)

Du propre aveux de son réalisateur, Le Parrain III n'aurait jamais vu le jour s'il n'y avait pas eu ses déboires financiers qui le laissaient au bord du gouffre. C'est uniquement pour cette raison qu'il se remit aux affaires en réalisant non pas une suite mais un épilogue à ses deux précédents chefs d'oeuvres, quinze ans plus tard. 

Dès les premières images, le ton est donné: Il y a une odeur de mort qui règne sur le film. Coppola nous montre la superbe demeure des Corleone sur le Lac Tahoe, là ou s'était arrêté le Parrain II. Mais à bien y regarder, on se rend compte qu'elle est à présent désertée, en pleine déréliction, laissée là comme le vestige d'un temps révolu. Car ce temps là est bien révolu comme il sera démontré par la suite, Les Corleone ont délégué leurs affaires un peu partout et tentent la reconversion sous le couvert de la légalité. Michael Corleone est montré sous un jour différent, loin de l'homme d'acier qu'il était dans sa jeunesse, froid, tranchant et plein d'assurance. Le temps est passé et a laissé des traces sur son visage et les années n'ont pas été tendres. A travers lui, c'est le fantôme de Coppola qui apparaît en filigrane, ombre de lui même, après qu'il ait signé de son empreinte le renouveau (et la mort) du cinéma hollywoodien durant les 70's. 



A mon sens, c'est justement ce parallèle entre le réalisateur et son personnage qui constitue tout l’intérêt du Parrain III. Parce que Coppola et Michael Corleone ont tous deux raison: ils ne sont plus aussi puissants qu'autrefois et le meilleur est bel et bien derrière eux, mais cela ne les empêchera pas malgré tout d'offrir un dernier baroud d'honneur, en souvenir du bon vieux temps. Ils retrouvent tous deux, le temps d'un film les réflexes de leur jeunesse, Michael pour les affaires et Francis pour la réalisation. Même si ce dernier n'atteint pas les sommets de ces beaux jour, il offre néanmoins un spectacle solide qui malgré ses faiblesses évidentes n'a pas trop à rougir devant ses prédécesseurs. La formule crée par le premier Parrain est respectée à la lettre, on se plaira à dresser des parallèles entre les deux films,  à commencer par la scène de la fiesta de charité en ouverture qui renvoie à celle, mythique, du mariage de Connie. (Lien qui est fait aussi par le cameo de Al Martino en un Johnny Fontane vieillissant... pas vraiment la meilleure idée du film). 
Par contre, la différence la plus marquée de ce 3ème volet est qu'il est extrêmement introspectif et tourné vers le passé. Tout comme Michael qui se souvient au fil de nombreux flash backs de ses jeunes années (notamment de sa défunte femme Appollonia), Coppola aussi recourt et abuse des extraits de ses deux précédents chapitres. Ces flashs backs répétés, s'ils servent bien à ancrer le film dans la continuité de ces prédécesseurs, n'arrivent cependant pas à éviter une certaine redondance et une lourdeur dans les propos. Un peu comme si Coppola se complaisait un peu trop dans les souvenirs et ou il regrettait le temps ou il était au fait de sa gloire. Cette impression est renforcée par le commentaire audio du réalisateur dans le bonus du DVD ou là aussi il parle abondamment des difficultés qu'il a eu à produire ce 3ème volet en comparaison avec ses précédents. L'une des différences les plus marquantes et les plus préjudiciables à ce film étant la défection de Robert Duval qui n'a pas voulu reprendre son rôle du ''consigliere'' Tom Haegen pour des raisons financières (Coppola insiste sur le fait que s'il avait eu autant de pouvoir que par le passé, il aurait su le convaincre de rester à bord). 


Pour autant il ne faut pas bouder son plaisir car le réalisateur axe aussi cet épilogue dans la quête continuelle de rédemption et le passage du flambeau en introduisant une ''jeunesse'' désireuse de faire ses dents dans le milieu à l'image d'Andy Garçia dans ses tous premiers rôles (et déjà il crève l'écran). Le tout est agencé comme un grand Opéra lyrique, violent et finalement tragique puisque Michael Corleone se fera rattraper par son passé et devra payer au prix fort tous ses pêchés.


A noter l'ultime image du film, celle d'un Al Pacino vieillissant et seul s'écroulant sur le sol, raide mort, dernier  bras d'honneur de la part de Coppola aux pontes d'Hollywood et une façon de leur dire qu'ils ne l'y reprendront plus et qu'il préfère crever plutôt que de se encore faire forcer la main.  Avec Le Parrain III il réussit le pari de signer un digne conclusion à l'une des plus importantes trilogies du Cinéma Hollywoodien et qui malgré ses nombreuses faiblesses garde encore aujourd'hui toute sa force et cet arrière gout de paradis perdu. 




   





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