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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

17/02/2012

The Tree Of Life (2011)



Il y a des films comme ça qui sortent des sentiers battus, des films qui vous prennent à partie, qui vous interpellent et qui amorcent quelque chose en vous... un dialogue, un questionnement, une avalanche de réflexions... The Tree Of Life est indéniablement de ceux-là. Terence Malick, qui tourne peu mais bien, revient avec ce film existentiel après un hiatus de six ans et s'offre au passage la Palme d'Or à Cannes et l'Ours d'Or à Berlin (pour ne citer qu'eux parmi la myriade d'accolades décrochées par le film). D'ailleurs, l'une des toutes premières questions qui me sont venues à l'esprit en le visionnant est justement en rapport avec ce consensus quasi universel autour du film et les critiques dithyrambiques suscitées partout. A tel point que je me suis bien senti con durant toute la projection. Mais que c'est-il passé?

The Tree of Life, comme tous les films de son auteur est une expérience à part entière et se vit comme tel. Avec tout ce que cela comporte comme aléas, comme incertitudes et comme résultats. Dans ce film-ci le réalisateur tente rien de moins que d'étreindre à bout de bras ''La Vie''. Ses origines, sa genèse et son appréhension par l'infiniment petit : Dans notre cas, une famille américaine moyenne confrontée à un deuil subite... Cette expérience est tout d'abord visuelle. L'ouverture se fait tout par un motif récurrent, un halo de couleurs, virevoltant lentement puis vers des images de toute beauté simulant le début de tout... Le commencement de la vie. Une explosion de couleurs, de formes et de motifs sur fond de musique d'Alexandre Desplat. Une poésie qui n'est pas sans rappeler le génie Kubrickien de 2001 Odyssée de l'espace (sur un thème assez similaire) et il n'est pas étonnant donc de trouver au commandes des effets visuels le même Donald Trumbull qui a participé au film précité. Ces incursions dans l'espace reviendront souvent entrecouper le déroulement de l'histoire, à chaque fois accompagnés d'un dialogue en voix off. Adressé à qui? c'est la question. Au fils défunt? A dieu tout puissant? Mystère.

Curieusement, bien que l'intention évidente de cette ballade au tréfonds de l'univers et la recréation imagée de la vie est de pousser à la méditation, à l'émerveillement et à l'introspection, cette démonstration m'a laissé complètement de marbre. J'ai bien sûr beaucoup apprécié la prouesse technique cela va sans dire, mais sans plus. J'imagine que les réactions doivent varier selon les personnes mais dans mon cas, ça a fait chou blanc...  Bien que croyant, je ne suis pas assez religieux pour percevoir le moindre écho spirituel dans cette partie du film ni du discours théologique qui s'en dégage et très franchement je ne vois pas trop l’intérêt avec le reste du film, mis à part l'exercice de style un peu imbu de soi.

Une troisième partie, tout aussi ''Space'' avec en vedette Sean Penn (sur laquelle je ne m'étendrai pas) est tout aussi brouillonne et surfe elle aussi sur des sentiments métaphysico-philosophiques et tente de peindre une vision sur l'eau delà, comme un couronnement du don de la vie: Il n'y a pas de mort, mais une continuation de la vie. Même Sean Penn le dit en interview, certaines parties auraient gagné à être raccourcies. (Moi je ne suis pas obligé d'être politiquement correct alors je dis carrément qu'elles auraient du être foutues à la poubelle).

La plus grande réussite dans ce film est indéniablement son noyau dur: la partie centrale qui s'articule autour de la petite famille sur laquelle règne Brad Pitt en patriarche absolu. Ce film dans le film est d'une justesse incroyable et capture impeccablement l'essence et l'esprit de cette vénérable institution qu'est la famille. Terence Malick, avec sa sensibilité et un don certain de l'écriture, brosse en parallèle 3 portraits distincts: La mère (Jessica Chastain) croyante, aimante et dévouée, un peu trop soumise à son mari (mais on est dans l'Amérique post WW2, alors c'était à la mode en ces temps là). Le père (Pitt), un homme frustré qui malgré ses bonnes intentions et son désir d'offrir la meilleure éducation à ses enfants, ne les ménage pas et rentre souvent en conflit avec le reste de sa famille. La performance de Pitt est à saluer comme moins amidonnée que d'habitude probablement grâce au rôle lui même, superbement bien écrit. Bien que teigneux et souvent injuste il est impossible de ne pas s'identifier à lui et de ne pas comprendre ses motivations. Le plus beau rôle par contre, c'est celui du fils aîné (Hunter McKraken). Le naturel de ce garçon est ahurissant! C'est grâce à lui que l'on a droit aux plus belles scènes et qu'on touche du doigts tout ce qui fait la  beauté de la vie d'un enfant. La caméra le suit depuis sa naissance jusqu'à son adolescence (et bien plus tard à l'âge adulte) et décrit son interaction avec son environnement qu'il découvre de jour en jour, sa maman qu'il idolâtre, ses frères qu'il aime de façon inconditionnelle et ses amis avec qui il fait les quatre cent coups, pour le meilleur et pour le pire. Tout est authentique dans ces scènes-là, et tout y est : de ses expéditions à la découverte du monde qui l'entoure aux premiers émois sexuels, des premières réflexions existentielles au complexe oeidipien et les conflits répétés avec la figure paternelle... C'est tout le cycle d'apprentissage de la vie auquel nous assistons.  Le tout est mis en images avec un talent certain, ne serais-ce que par le magnifique travail de photographie qui est fait.

A mon sens, ce noyau dur aurait très bien se suffire à lui même et n'avait pas besoin de tant d'écarts expérimentaux pour argumenter son sujet. Il est clair que la célébration de la vie est au centre du film et qu'elle transpire à chaque image projetée. La mort, elle, n'est que suggérée mais jamais montrée (pas même pour illustrer la chaine alimentaire) et le film se termine par une note d'optimisme en montrant un possible paradis ou les hommes et femmes se retrouvent enfin après la séparation. Mais comme je l'ai dit, The Tree of Life peut se prêter à d'innombrables interprétations et analyses et dont l'impact peut varier dépendamment des personnes. Et c'est peut être bien là son mérite.







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