Slide # 1

Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

Slide # 3

Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

Slide # 4

Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

Slide # 5

La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

14/10/2010

Zarzis, Vivre Ici (2010)


Lorsqu'un documentaire porte le titre ''Zarzis, Vivre ici'', le sujet ne fait pas trop de mystères. Du moins le pense-t-on en toute assurance. Lorsque le réalisateur du dit documentaire est Mohamed Zran,le traitement du sujet ne devrait pas non plus faire trop dans la dentelle, connaissant la capacité de ce dernier à traiter de front des sujets assez sensibles de la Tunisie moyenne comme l'avaient prouvé ''Saida'' ou ''le Prince''. Du moins l'espère-t-on en toute légitimité.

C'est dans cet état d'esprit, armé de toutes ces certitudes que je me présentai à la projection de ce documentaire, trop content comme toujours de soutenir le ''cinéma tunisien''dans ses rares productions. Bien mal m'en a pris.

Le pire dans ''Vivre ici'' n'est pas seulement sa vacuité, le vide qu'il brasse et la lourdeur du propos. Non, le pire c'est de voir à quel point le film est imbu de lui même et confiant dans son ineptie.
L'idée de base est en fait de nous décrire la vie de cette ville par le biais de quelques personnages centraux, figures emblématiques de Zarzis s'il en fut: Simon, un droguiste juif qui a vécu toute sa vie a Zarzis, est aussi son pourvoyeur en ''remèdes Miracles'' contre toutes sortes de maladies. Tahar, un instituteur progressiste qui a la mondialisation en horreur... Hédi, le peintre maudit expulsé de France...Fatma la marieuse qui ne chôme jamais... Khalil qui nourrit le rêve de partir vivre en allemagne...
A travers leurs flâneries, le réalisateur espère donc brosser un portrait ''Authentique'' du quotidien Zarzisois. Le problème c'est qu'il est tellement emballé par son idée qu'il en oublie quelques règles élémentaires de toute narration: un fil conducteur...une thèse... un sujet... (Allô? quelqu'un??) Tellement sûr de ses personnages qu'il se contente de planter là sa caméra et de passer en pilotage automatique. La parole est laissée aux protagonistes à travers leurs tranches de vie. Et là, ça part dans tous les sens. On saute du coq à l'âne, de Fatma, à Tahar, à Khlail, à Hédi pour revenir à Tahar puis encore à Fatma... Et qui racontent quoi au juste alors? ET bien Rien! les personnages se contentent de débiter ce qu'ils pensent être des pensées profondes... le genre de pensées qui viennent quand vous avez une caméra HD qui tourne à proximité. Chacun débite ses inepties d'un ton assuré et s'évertue à sa manière de les expliquer. Le pire je pense est le discours de Hédi l'artiste boiteux qui en a gros sur la patate, qui puise son réconfort au fond d'une bouteille et qui, à moitié bourré, nous donne sa propre définition de l'art, de la vie, de la politique, de la France... Et qui s'emporte lorsque personne ne comprends ce qu'il dit. De plus les créneaux horaires alloués à chaque personnage varient tour à tour et ne laissent pas vraiment l'occasion de s'attacher à aucun d'entre eux. Le film alors s'éparpille mais cela ne semble pas gêner le moins du monde son réalisateur qui ne se rend pas compte qu'il vient de foutre en l'air son principal atout. Il ne se rend pas compte non plus du potentiel énorme de son documentaire s'il s'était donné la peine de faire preuve d'un minimum de direction artistique.

Les sujets forts sont pourtant là, à portée de caméra n'attendant que le traitement adéquat: le chaumage qui tue la ville et fait fuir ses jeunes... ''El 7ar9a'', l'immigration clandestine qui en découle... L'agonie de la vie économique de Zarzis à travers les yeux du vendeur de bibelots... L'histoire profonde des juifs tunisiens et leur importance en tant que citoyens tunisiens à part entière à travers les yeux de Simon (de loin le personnage le plus important)...
Rien.
Monsieur Zran est trop occupé à se féliciter de l'originalité de son docu (waw, je suis entrain de filmer en caméra HD portée, comme Michael Mann! trop la classe!) pour voir que ses personnages se transforment en caricatures et qu'ils sont entrain de pourrir son ''œuvre'' au lieu de l'enrichir. Il ne remarque pas la lourde redondance des scènes, les plans rapprochés qui ne veulent rien dire, et la durée qui s'étire. Parce que le film se paye aussi le luxe de durer 124 minutes attention! (comme les films de Scorsese, Waw!). Il occulte les vrais débats au profits de clichés débiles et archi ressassés: Un client demande à Simon un remède pour sa fille car elle n'est toujours par mariée (et Simon qui lui sert une obscure poudre emballée dans du papier journal)... Fatma la Marieuse, le jour de noce d'une voisine, attends patiemment le signal pour annoncer que le demoiselle est bel et bien vierge (Ouf! l'honneur du Mari est sauf!)... Tahar qui explique à sa femme que dieu serait plus fier de lui qui lit un livre tous les jours que d'elle et ses semblables qui font leurs prières 5 fois par jour... Par contre il ne fait aucun commentaire lorsque Maria la petite amie allemande de Khalil nous montre les bleus que lui a infligé ce dernier lorsqu'elle lui a désobéi... Hors Sujet sans doute.

Aussi bonnes qu'aient été ses intentions, le résultat est là: On en a autant à foutre de son documentaire et de ses protagonistes que d'un pet de lapin.
Zarzis, vivre ici est une œuvre stupide qui aurait du se cantonner à un court métrage de dix minutes et nous épargner ainsi deux heures de pure supplice...
je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer.

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