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Baby Driver (2017)

Le réalisateur culte de la trilogie cornetto revient enfin avec son nouveau Baby. Verdict !

Daylight (1996)

Ghost in the Shell (2017)

L'adaptation du manga culte japonais avec Scarlett Johannssen est-elle à la hauteur des attentes ?

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Blood Father (2016)

Retour de l'ogre Gibson dans un rôle à sa mesure.

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Star Trek Beyond (2016)

Encore un flamboyant exemple de la malédiction du numéro 3.

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La Maison des Otages (1990)

L'avant dernier film de Michael Cimino, remake du classique de 1945 avec Mickey Rourke.

19/10/2010

Fin Décembre (2010)

Je suis un partisan du ''Un ticket pour le cinéma tunisien''. Je n'aime pas forcément tout les films tunisiens mais ce n'est pas une raison pour moi de les bouder systématiquement et je paye mon ticket avec plaisir dès qu'il y a une nouvelle sortie. Dans le cas particulier de ''Fin Décembre'' j'avais réellement envie de voir le film et pas seulement de faire un ''Acte patriotique'' parce que j'ai beaucoup lu sur le réalisateur Moez Kammoun et je sais qu'il a roulé sa bosse longtemps et à collaboré avec les plus grands tant locaux qu'internationaux, de Nouri Bouzid au défunt Anthony Minghella. J'avais aussi beaucoup apprécié son premier film ''Kelmet Rjél'' en 2004. Donc oui, je suis allé voir le film pour voir le film.
Pour info, j'y suis allé un dimanche soir à la séance de 21H de l'Alhambra, Marsa. Nous étions en tout et pour tout 4 personnes. Ça traduit bien la place qu'occupe le cinéma tunisiens dans le coeur de ses compatriotes. Si j'avais demandé l'avis de quelques personnes qui auraient vu le film j'aurais probablement obtenu une réponse du genre: ''C'est de la merde...'' ou encore ''Oh tu sais, moi j'ai arrêté d'aller voir des films tunisiens, ils sont trop nuls''. Je n'écoute plus ce genre de conneries depuis bien longtemps, je préfère me faire mon propre avis (que je partage sur un certain blog).

Le synopsis est simple, un médecin au bord du gouffre plaque tout et part au centre du pays dans une bourgade paumée pour y exercer son métier et essayer de se retrouver. Il croisera Aicha (fraîchement tombée enceinte par son petit ami qui l'a désertée) et sera amené à côtoyer tout un microcosme de personnages aussi singuliers les uns que les autres.
Je le dis tout de suite, le film est très beau à voir. Je l'ai regardé de bout en bout avec un réel plaisir. D'abord parce qu'il est extrêmement bien fait, on sent le soin particulier apporté au côté formel du film, de la musique minimaliste au montage tout en finesse et surtout, le principal atout du film (véritable personnage à part entière), le décor filmé en grande partie dans la région de Takrouna. Les paysages berbères sont à l'image du personnage central, arides, durs comme un roc et d'une beauté farouche et sauvage. L'autre point fort du film est le casting taillé sur mesure. Il y a évidemment Dhafer El Abidine qui n'en déplaise a une présence et un charisme de tout instant, Lotfi El Ebdelli au jeu d'acteur impeccable malgré sa grande gueule et bien sur Hend El Fehem femme forte et affirmée.
Tout ceci confère au film une identité visuelle propre et un rythme lent mais prenant qui entraîne sans aucun mal au fil des scènes et des tranches de vie des protagonistes. Le ton est léger et parfois bourré d'humour, chose que je trouve plutôt rare dans nos récentes productions.

Il y a pourtant un hic. Et pas d'importe lequel.
Ce que j'ai vraiment reproché au film (au réalisateur puisqu'il a aussi écrit le scénario) c'est son manque de couilles. Car finalement de quoi parle le film? Et bien il parle un peu de tout et beaucoup de rien. J'ai lu beaucoup de critiques sur le film qui divergent sur son sujet principal. De l'aveu du réalisateur lui même Fin décembre veut traiter des difficultés de la femme rurale en Tunisie via le personnage de Aicha. C'est vrai qu'elle en chie la pauvre, se retrouver virée du taf, harcelée par son boss, mise enceinte par son connard de petit ami et montrée du doigt par tout le voisinage... Pas facile. Sauf que je ne trouve pas que le sujet ait été ''traité''... Pas de front en tout cas. Au mieux le réalisateur a juste effleuré la question sans trop s'approfondir, sans se salir et sans vraiment prendre de risques. Aicha trouve vite la solution en avortant puis en essayant de se caser avec Sofiéne (lotfi Ebdelli) qui cherche une femme, puis, quand ça foire, se laisse tenter par le nouveau médecin du bled (Dhafer l'abidine). C'est une femme forte et non pas le stéréotype de la pleurnicheuse passive (un bon point en faveur du film) qui ne se laisse pas emmerder: quand son patron la harcèle en la menaçant de sucrer son job, elle lui coupe l'herbe sous le pied et démissionne. Quand la grossesse prend de l'ampleur elle avorte sans aucune hésitation. Quand Sofiène la traite de salope parce qu'elle n'est plus vierge (bravo les hommes...) elle l'envoie au diable et continue sa vie. Un peu inédit comme choix pour parler de difficultés...

Le réalisateur ne s'approfondit pas non plus sur ses personnages, notamment celui de Adam le médecin. En scène d'ouverture il est en pleurs face à la caméra. On nous montre sa vie erratique et son côté blasé et revenu de tout. Mais on ne comprends pas ses motivations, ce qui le pousse à tout plaquer et à refaire sa vie au milieu de nulle part. Tout au plus, il explique plus tard dans le film qu'il a ''Perdu un être cher''. Point. On ne saura pas si c'était sa mère, son père, sa petite amie... Son chat?? J'ai trouvé que c'était dommage parce qu'Adam aurait gagné à être plus développé.
Ce que je ne comprends pas du tout non plus c'est le fait que le film se perde en d'autres scénettes parallèles qui n'ont pas d'autre but (à mon avis) que d'apporter un quota d'humour, par ailleurs totalement réussi, mais qui prennent beaucoup trop de place au détriment de l'intrigue et sans y apporter un plus. Ça fait plaisir de voir Lotfi Bondka et Jamel Madani faire leur numéro avec des majorettes... mais pas autant.
Et puis le dernier point, déroutant, c'est la fin en queue de poisson. Le réalisateur prend un raccourci tellement gros qu'il est à la limite du foutage de gueule. Un peu Happy End à l'égyptienne qui laisse sur sa faim. Et là je vais utiliser l'excuse préférée du critique qui dit ''Je ne vais pas en parler parce que ça va gâcher le plaisir'' donc, je ne vais pas en parler parce que ça va gâcher le plaisir. C'est comme ça.

Fin Décembre reste un très beau film à voir malgré ses faiblesses et constitue un pas de plus pour donner un souffle nouveau au Cinéma Tunisien. Et pour ceux qui chercheraient la petit bête je signale qu'aucun nichon, ni fesse, ni cuisse n'est visible à l'écran. Donc les cons nous éviteront leurs réflexions à deux balles.

1 commentaires:

  1. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, je vous invite à le faire dans le cadre des JCC à partir du 23 Octobre. Le film est en compétition :)

    (Et puis laissez-moi des commentaires, merde!)

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